Tuesday, June 5, 2012

La mégère

Je suis une mégère.
Tel est le constat que je faisais ce week end alors que mon moral arrivait doucement au fond de mes casseroles.
Je passe mes journées de la semaine à bosser comme une acharnée jusqu’à pas d’heure pour une promotion qui va me passer sous le nez pendant quelques années parce que soit je suis nulle et on ne me le dit pas, soit je ne sais pas suffisamment flatter mes supérieures avec mon caractère un peu trop entier….
Ceux qui se taisent n’ont rien, ceux qui râlent non plus, il faut être mauvais et dans le bureau des chefs tous les jours pour leur parler de ces dossiers trop complexes aux situations trop tordues et aux demandes archi folles….
Mes dossiers ne remplissent pas ces critères… pas à mes yeux. Je trouve seule les solutions alors je m’abstiens de faire perdre sont temps à mon chef…
 je le paierai, il ne me récompensera pas.
Mais revenons à ce qui se passe quand je sors du bureau…
Non, je n’enfile pas une lingerie fine, des talons hauts, une jupe aussi courte que mes talons sont haut pour filer dans le dernier endroit branché de la capitale. 
Nan, je rentre faire ma mémère… pas celle qui se cale sur le canapé, la télécommande à la main droite, le chat sur les genoux et un verre rempli de quelque chose (bière ou lait, ça dépend de la mémère) à gauche et les yeux rivés sur un petit écran où se dandinent le monde des gens à la mode, les as been qui font rire et tous ceux dont parlent les foules, les journaux et la radio…
Pas celle-là de mémère, moi je suis l’autre, celle qui enfile ses galoches, ses gants anti tout, et de vieux vêtements pour filer au fond du jardin remettre de l’ordre dans le potager, vérifier la pousse des derniers rosiers et des nouvelles tomates, arracher les mauvaises herbes, mener une guerre acharnée contre les pucerons, les poux blancs, la rouille du rosier, les fourmis et autres maladies et parasites qui sans elles, rendraient ma vie de pseudo jardinière beaucoup trop pépère….
Et quand la nuit tombante, l’attaque incessante des moustiques m’oblige à abdiquer et me replier de force dans ma maison alors que cela fait déjà 30 minutes que j’erre frontale allumée autour des fraisiers à vérifier ce que je peux ramasser, je troque mon attirail d’épouvantail à la mode contre un tablier et j’attaque la cuisine. Des confitures, des tartes, des lasagnes, des gâteaux, je cuisine à tomber de sommeil, mais quand la dernière confiture a fini de cuire, il faut mettre un peu d’ordre et de propreté dans cette cuisine où je livrai ma dernière bataille.
Et pourtant, je ne suis même plus célibataire depuis un an…
Mais, parce que quand je bosse, il se promène et quand arrive enfin le week end, tout le monde se ligue contre moi pour me transformer en mémère ménagère.
Le pote de la bière du vendredi invente une grippe, une rhinite ou autre maladie en ite pour m’abandonner, les copines de cinéma m’ont lâchée depuis que je suis en couple parce que maintenant on partage plus la même chose, d’autres ont quitté la ville et celui qui devrait me rappeler que je suis une femme trouve soudain un contrat qui le fera travailler nuit et jour le week end… Alors pour oublier mes misères pas si misérables, je ne me noie plus dans la bière en discutant virtuellement avec des amis virtuels, non, je me transforme en mégère, en super woman de la maison qui reçoit en ne laissant personne lever le petit doigt et en pleurant seule dans son grand lit parce que l’amant a déserté la place que je lui ai offerte depuis une année…

1 comment:

  1. Bah pour le jardin faudrait que je fasse comme toi, ça pousserais plus vite tiens :) Je vais pas dans le jardin mais parfois au sport et regarde mon corps me lâche cet imbécile et le moral avec aussi… et si un jour t'as envie qu'on se fasse un truc ensemble si l'amant est occupé à bosser hésites pas :)

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