Tuesday, September 18, 2012

Du bonheur d'être parisien... Ou banlieusard chapitre 1

Oui, parisien, banlieusard, même combat matin et soir: les transports en commun.
Merci à la RATP et à la SNCF pour ce service rendu: des trains, des trams, des bus près de chez nous et toujours là, ou presque, pour nous transporter avec joie et bonne humeur de la Maison au Boulot et du Boulot au Dodo en passant par la case Métro.
En voiture, l'enfer c'est les autres! Ces maudits qui envahissent votre rue, votre autoroute, Votre chemin et qui, forcément, vous mettent en retard.

 

Les autres, ces étrangers objets de vos désirs... Désirs de meurtre j'entends bien. Et quand le crime se réalise, que l'un de ces maudits usagers de la route se tue sur votre chemin, vous le haïssez encore plus: votre retard ne sera que plus grand, on vous oblige à une procession lente, cul à cul contre les autres qui sont toujours là sûr votre chemin, toujours là pour contribuer à l'entretien de votre retard quotidien !
Mais vous ne prenez pas conscience de votre chance, automobilistes bloqués dans les embouteillages quotidiens, vous ne saisissez pas l'importance de votre chance.
Parce que les usagers des transports en commun ont des conditions de voyage bien pitoyables quelque fois (souvent).
Voyez vous ces animaux que l'on mène à l'abattoir? Tous poussés les uns contre les autres, pressés si fort que certains perdent connaissance (ou tombent dans les pommes si vous préférez mais vous en conviendrez, il n'y a pas de pommes là où ils tombent) et puis d'autres s'interrogent sur la loi de la gravité quand ils restent debout alors qu'ils ne touchent plus le sol. Sont ils sur le point de s'envoler? Au paradis peut être si ce dernier existe!
Maintenant que vous visualisez bien ces animaux tassés les uns contre les autres, poussés contre leur grès vers des chemins inconnus et bien maintenant, il est temps de transposer. Remplacez chaque animal par un être humain, un individu sans voiture contraint d'utiliser le merveilleux service de transports public qui est mis à sa disposition.
Vous voyez maintenant ces humains les uns contre les autres dans des wagons aux murs non extensibles, comme ces juifs déportés vers des camps de concentration?
C'est un peu ça, sauf qu'ici, il y a des vitres dans les wagons et dans les bus, et les passagers de ces trains sont volontaires (peut être pas tant que ça) pour se rendre à leur propre camps de travail qui les rétribuera grassement (de quoi manger quelques jours et payer le loyer, c'est une grasse rétribution n'est ce pas?).
Mais vous ne savez pas tout, il n'y a pas que le désagrément du sac du voisin coincé dans le dos quand on voyage en transport en commun.
Non, il n'y a pas que le voyage qui soit partagé, il y a aussi les odeurs.
Vous imaginez, il est 6h30, vous êtes fraîchement douchés, vous partez un peu plus tôt en direction du bureau.
Premier bus, premier train, vous ne comprenez pas pourquoi, comment et pourtant! Oui, il faut le savoir, tous les usagers ne pensent pas à leurs voisins ou bien nombre d'entre eux souffrent d'anosmie!
Oui, dans les transports en commun, en plus d'avoir le bonheur des gens qui se collent à vous, vous avez aussi le bonheur de leur
puanteur...
Vous vous visualisez bien tout propre, qui sent bon, sans excès s'il vous plaît car en plus de ceux qui puent la vieille sueur, il y a aussi déjà ceux qui cocottent ne connaissant rien de la mini dose posée du bout du doigt derrière l'oreille et qui se ruinent sûrement en parfums de mauvaise qualité dont ils se renversent la moitié du flacon chaque matin sur le corps afin de masquer l'odeur que laisse échapper leur corps à force de bouder la douche et le déodorant!
Donc, visualisez vous de bon matin, propre et frais, montant dans un train à moitié plein, où il reste un peu d'air pour respirer, un air fétide empestant le pet et la sueur, et alors que vous restez près de la porte pour sortir rapidement à la prochaine sortie, se presse contre vous un ventre énorme de femme non enceinte. Vous sentez de le froid de ce matin de septembre, la chaleur puante de cet autre voyageur qui se colle à vous, alors qu'il reste de la place mais que la meilleure, c'est celle où vous êtes et que tous ces voyageurs ennemies convoitent.
La nausée vous prend. Vous prenez l'apnée. Rien n'y fait, la chaleur de l'autre, votre enfer, sa chaleur puante (putride?) remonte vers vous...
Enfin le train arrive à quai et vous bondissez dans le froid vif qui vous réveille et vous lave des odeurs de ces autres que vous maudissez.
Voilà, vous êtes heureux d'être parisien, et vous jubilez dans votre voiture maintenant que vous savez ce qui se passe dans les coulisses de tous ces trains qui passent.
La suite des aventures des transiliens et de ce bonheur d'être parisien, bientôt! 

 

1 comment:

  1. pour le moment dans mes lignes les gens sentent bon on verra dans l'été :)

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