oh toi femme devenue mère, toi mon amie qui peut être me
comprend,
je te demande de l’aide, un soutien psychologique, une aide
que je peine à trouver autour de moi.
Dans ce mon d’homme fait par des hommes, pour des hommes,
jeune mère d’un trop jeune enfant encore, je me sens perdue.
Mon cœur est sur le point d’exploser dans ma poitrine, les
larmes menacent de couler à chaque instant, je me sens seule, abandonnée face à
mon désespoir, sans même le droit de m’exprimer.
Ici, il est normal de reprendre le travail au plus vite, de
travailler 8 heures par jour sans compter le temps de trajet et finalement, de
ne pas élever nos enfants.
Dans notre société, il est normal que notre enfant, ce tout
petit porté pendant 9 mois au fin fonds de nos entrailles, soit confié à des
inconnus, des gens dont on ne connaît que le prénom, parfois, afin de
« permettre » à la jeune mère d’aller travailler.
Moi, on ne me permet pas d’aller travailler. On m’oblige.
J’ai le sentiment que la société m’oblige à aller
travailler. Qu’elle m’oblige à me déchirer de mon petit garçon chaque matin
pour aller gagner un salaire qui permettra à peine de payer le loyer et
quelques denrées alimentaires, parce qu’il faut bien manger et avoir un toit
sous lequel dormir.
Et si je veux rester avec mon enfant, si je veux l’allaiter
au delà de ses six mois, on me regarde comme une extraterrestre qui refuse de
couper le cordon ombilical.
D’ailleurs, je ne veux pas le couper ce cordon. Qui l’a
coupé ? Quand ? On ne m’a rien dit ! C’était pourtant mon corps,
le sien aussi peut être, mais ni à lui, ni à moi, on a demandé l’autorisation
de couper un cordon qui nous unissait l’un à l’autre. et dès la naissance, on
nous a arraché des bras l’un de l’autre… pour sa sécurité soit disant…. Et moi,
ma douleur là pendant que tu appuies comme une brute sur mon ventre et que
l’autre fait pleurer mon bébé, ma douleur, tu la conçois, tu l’imagines ?
Non ! C’est vrai, quoi, de quoi je
parle, je suis bien trop sensible. La procédure c’est comme ça, si c’est la
procédure, c’est que c’est bien, non ? Allons tait toi Sioux, tu as eu un
accouchement magnifique, arrête de geindre et fait comme tout le monde,
avance !
Avance, et va bosser, c’est pour votre bien cette
séparation.
Alors je vais bosser et si je veux rentrer tôt pour m’occuper
de mon enfant, jouer avec lui, rire et dormir avec lui, on s’imagine que j’ai
bien peu d’aspiration intellectuelles, parce que c’est vrai, au bureau les
conversations avec les adultes sont tellement intellectuelles que mes neurones
en ébullitions ne rêvent que de ça, recommencer encore ces expériences
magnifiques de conversation avec des adultes.
Je ne veux pas travailler à temps plein.
J’aimerai même ne pas travailler à mi temps.
Vous vous rendez compte du travail que c’est de s’occuper
d’une maison et d’un enfant ? Et en plus, la société exige que nous,
jeunes mères, acception un troisième emploi, un qui permettra de payer les
factures. Et oui, je suis mère, bonne à tout faire (parce que le ménage, la
cuisine, les lessives, que je sache, ça ne se fait pas tout seul) et en plus,
juriste. Et seul ce dernier emploi est rémunéré. Pas trop, je suis une femme. On
ne va quand même pas payer les femmes autant ou mieux que les hommes. C’est
vrai qu’on travaille tellement moins que Messieurs !
Voilà, je guète l’heure pour partir, rentrer enfin chez moi
en passant par la crèche où je pourrais enfin récupérer mon enfant.
Je l’ai laissé ce matin à 8h30. Je sacrifie une partie de
mon salaire pour avoir le droit de le récupérer vers 16h30. Et bon sang, qu’est
ce qu’il me manque.
Pourquoi la société ne permet elle pas aux femmes d’élever
elles mêmes leurs enfants si elles le veulent ?
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