Tuesday, August 7, 2012

Tombe

Je ne suis pas une tombe, un silence, je suis en silence, je suis tombée et je pleure, en silence, comme la tombe. Je retiens le sanglot qui pourrait faire sortir un cri de mon corps, je le serre fort contre mon cœur et de mes yeux coulent des rivières de larmes qui lavent mes joues de la poudre déposée ce matin pour me donner bonne mine.

 

Alors la mine n’est plus bonne, ni pour écrire, ni pour séduire. La source gonfle, les marges des fleuves se couvrent d’alluvions. Comme si le maître du dessein voulait effacer les traces d’un lavis qui débordent plus que souhaité, je porte un ridicule petit mouchoir blanc à mes yeux. J’éponge les larmes, je retire un peu de noir de mes yeux, un peu de poudre de mes joues.

Mais les larmes ne s’arrêtent pas et je ne sais pas encore ce que je vais faire. J’essaie de lire cet article sur Berlin, j’essaie, mais ma vue se trouble dans une buée non justifiée par le froid qui règne autour de moi. J’ai envie d’appeler quelqu’un, de m’effondrer dans ses bras, de ne plus porter seule mon fardeau.

Mais c’est un mardi matin, un jour où les gens travaillent, et je ne dois pas rentrer chez moi. Alors je prends la route du bureau. Je ne veux y voir personne. Je voudrais juste que les larmes s’arrêtent. Elles s’arrêteront car la source n’est pas infinie, elles s’arrêteront car je n’aime pas que l’on me regarde du coin de l’œil, elles s’arrêteront car je vais me concentrer sur mon boulot et oublier pourquoi je pleure, pourquoi j’ai mal. Et la souffrance des autres ne peut adoucir mon mal. Seul le temps fera son œuvre.

Alors je laisse égrainer les minutes et les heures, je laisse couler les jours et les mois. Et un matin, je me réveillerai et aurai oublié ce chagrin.

 

 

 

 

 

 

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