Monday, April 8, 2013

Silence

Ce n'est pas un cri que je lance avant de commencer un tournage.
Non.
C'est le constat de ces mots que je n'arrive plus à écrire.
Silence.
Comme celui de la crypte où plus rien ne vit.
Comme celui qui m'étouffe quand je voudrais trouver les mots justes et que rien ne vient.
Silence quand la décision doit se prendre, de parler ou de se taire à jamais.
Et dans la folie douloureuse du deuil, parler, se mettre en colère, mettre des mots les uns après les autres et rompre.
Rompre le silence, la trêve et blesser et perdre, peut être à jamais, des êtres chers.
Le mot de trop qui conduira à un nouveau silence.
Qui ne sera que le prolongement d'un autre.
Et constater que pendant que je me tais, pendant que l'on pleure ceux qui partent, la vie, elle, continue.
Après un hiver sans fin, la nature se réveille, les bourgeons grossissent et s'ouvrent laissant apparaître des fleurs magnifiques... Et l'interrogation revient... Pourquoi? Comment?
Quelque part la terre s'est arrêtée de tourner et ici, tout revient, explose, vit.
Le monde continue comme si rien n'était arrivé.
Alors je perds pied.
Quel sens tout ça?
Pourquoi, comment?
Me répond le silence assourdissant de l'église vide, du sanctuaire déserté.
Et je réalise qu'il n'y a de vie que parce qu'il y a la mort. Que la mort, fait partie de la vie.
Et que la Terre ne s'arrête de tourner que pour celui qui part et ceux qui restent se doivent de continuer à marcher.
Alors dans le silence de la nuit, je me relève et recommence à marcher... Parce que la Terre continue de tourner.


2 comments:

  1. Un texte qui remue beaucoup de choses... Nos vies sont régies par cette dualité vie/mort. Mais on a beau se le dire, comme c'est dur le temps du deuil !
    Bisous doux,

    Sandra

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    1. Merci Sandra.
      Oui, difficile moment qui nous affecte et nous fait regarder autrement, parfois avec violence ce que l'on acceptait en silence... J'ai peur, sous l'effet de l'émotion d'avoir commis quelques erreurs... ne rien dire, trop parler, il fallait choisir. J'ai choisi le moins aisé parce que la facilité j'en étais lasse... j'ai parlé et depuis, une personne qui m'est chère, qui ignore tout de ce qui est arrivé il y a quinze jour, ne me parle plus... Argh, il faudra bien que je lui parle, il faudra bien que je lui parle, mais pour l'instant, je me terre dans mon petit oasis, ma petite maison, mon petit jardin, entourée de mes deux chats, je ne pense plus à demain, je ne pense qu'à mon amie qui revient demain et pour cet être qui m'est chère et qui me fait la tête, le temps viendra de lui même, en attendant, il faut que j'écrive, plein et sur bien d'autres choses que ces histoires un peu moroses qui minent mon humeur la rendant grise, comme le ciel qui plombent l'horizon.
      Bisous doux aussi... bien que les bisous doux, d'habitude ils ne soient que pour mon Doudou.... mais bisous doux quand même, juste que c'est pas vraiment les mêmes. :)

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