Tuesday, January 15, 2013

E.T. rentrer maison

Un petit extraterrestre perdu au milieu de la planète terre, accueilli avec amour et tendresse dans une petite maison.
On lui fait de la place, on lui donne de l'attention mais au final, la seule chose à laquelle il aspire, c'est retourner chez lui.
Parce que sur Terre, quoi qu'on y fasse, quels que soient les liens qu'il crée, E.T. ne se sent pas chez lui.
Comme un immigrant qui quitte son pays pour un boulot, un peu plus d'argent, de confort... Mais son âme reste chez lui, là bas loin où il est né, où subsiste son histoire.
Ce pays que d'autres vont trouver misérable, aux conditions de vie déplorables, ça restera sa maison.
Les oiseaux migrateurs reviennent toujours au même endroit, dans le même nid abandonné tout le temps de la migration. Ce nid, c'est chez eux.
Il n'y a que le coucou pour aller pondre ses œufs dans le nid du voisin... Une espèce qui se sait peut être mauvais parent et impose une adoption mortelle pour la progéniture du nid hôte.

ET rentrer maison... Il y a plusieurs types de maison.

Il y a celle faite de pierres ou de bois, avez un petit toit où dessous se trouve votre nid, votre lit.
Il y a la maison faite des bras de ceux qui vous aiment sans condition, les bras de vos parents, ceux où l'on rêve de se réfugier quand le cœur a ses chagrins que la raison ne comprend pas, ou les bras de cette sœur qui vous a porté à bout de bras toute votre enfance, cette sœur de cœur ou de sang, cet être qui a lui seul, où qu'il soit représente votre maison.
Ou il y a votre baignoire, cet endroit étrange où vous vous cacher pour pleurer.
Ou simplement, votre chez vous, ce lieu que vous avez choisi et transformé en nid, votre nid.
Ce nid qui se remplit de souvenir, d'histoire, de larmes, de rire, de plaisir.

Je suis un peu ET ces derniers jours.
Aimée, chérie par celui que j'aime, dorlotée dans un nid qui n'est pas le mien, et où parfois il me semble trouver des souvenirs qui ne sont pas les nôtres.
Ce n'est pas une question de confort, une question de couleur, une question de lieu. Non, je ne crois pas.
Mais cette maison où je vis n'est pas la mienne et cet espace si grand manque de moi, de vide, de nous.
Doit on faire d'un chez lui un chez nous ou du chez moi un chez nous?
À défaut d'un vrai chez nous, fait de lui et de moi, plein de lui et de moi, choisi par lui et par moi, je serai toujours comme ET, une étrangère dans ce lit, une réfugiée montrée du doigt qui occupe un espace sans avoir prouvé son intégration, une immigrante pleine de saudade de son pays, de sa petite maison qui n'est même pas dans la prairie mais une petite maison rien qu'à moi, mon refuge véritable où je saurai toujours survivre à toutes les tempêtes.
Être chez moi le manque.
Pourquoi parfois c'est si compliqué d'être amoureux?



Et en cadeau, un petit bout de musique que m'inspire ce texte : "don't forget about me" interprété par Hindi Zahra.



2 comments:

  1. Conclusion faut déménager ensemble !

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    1. Plus facile à dire qu'à faire surtout quand personne ne semble vouloir abandonner son chez lui...

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