Tuesday, July 31, 2012

"je ne veux pas donner mes organes"


C'est le titre d'un article que je n'ai pas écrit.
C'est le titre d'un article pour lequel j'ai écrit un commentaire que je n'ai jamais osé publier parce que dans la colère, j'ai préféré me taire.
J'allais vous écrire une histoire de vélib et sur mon brouillon du bureau, je retombe sur le brouillon de mon commentaire....
Alors, si Lew me lit, elle saura que j'ai lu son article, elle saura ce que je pense, elle comprendra peut être mon article "Un don pour une vie"

 

Voici ma réponse à cet article qui a choqué beaucoup de monde, pour lequel elle a fait son mea culpa, mais voilà, en relisant mes mots, j'ai eu envie que d'autres les lisent aussi.Pourquoi?


Pourquoi ce besoinirrépressible de rester "intacte" dans la mort?

Intacte avant quechaque organe se dégrade, pourrisse doucement... ou pas! Parce que si tu ne veuxpas donner tes organes, tu ne veux peut être pas non plus donner ton corps à laterre?

Alors enferme le bien dans une boite bien hermétique ou l'air neviendra pas oxyder ton corps et l'aider à pourrir.

Oui, 15 ans.... tu as 15 ans... j'aideux fois ton âge et à ton âge aussi, l'idée que l'on découpe mon corps en morceaupour sauver d'autres personnes me perturbait un peu. Mais le trouble était pourma famille, ceux qui ne pourraient pas me voir une dernière fois avant qu'onm'enterre...

Et puis non, je ne veux pas pourrir, jene veux pas être enfermée dans une boite au milieu de milliers de mortsenfermés dans des boites.

Alors j'ai choqué ma famille, j'ai dit, je veux êtreincinérée.

Et dans ces conditions, peut importe qu'on prélève mes organes.

 

Jene donne pas mon corps à la science, c'est encore une autre démarche.

 

Mais jedonne mon sang si je peux et si ma soeur avait besoin d'un rein, vivante, jelui donnerai l'un des miens.

Et si je meurs accidentellement (car autrement il me paraitdifficile de prélever des organes sains) et que ma mort peut sauver des gens,alors oui, allez y.

Il y a peut être des connards dans ceux qui attendent unorgane, mais il y a aussi tellement de gens biens qui méritent de continuerquand tout s'arrête pour toi.

Le mari de ma meilleure amie est greffécardiaque depuis 19 ans. Son coeur a besoin d'être changé. Il a 45 ans. Ilsn'ont pas la chance d'avoir des enfants, ils en voulaient vraiment, mais ilsn'ont pas réussi. Si ma meilleure amie perdait son mari parce qu'une famillelui refusait un coeur compatible... je ne trouve pas les mots qu'il faut pour exprimer mon sentiment.

On a le droit de ne pas vouloir donnerses organes. On peut le dire. On doit le dire, comme on doit dire qu'on veutdonner.

Mais peut être qu'une explication autre que "je ne veux pas qu'ontouche à mon corps quand je serai morte" serait mieux venue.

Uneexplication qui semblerait moins superficielle, égoïste, égocentrique, serait moins choquante.

Un "jesais que morte je ne ressens rien, mais l'idée d'être éparpillée en morceau mefait peur".

 

Je ne crois pas à la vie après la mort.

Alors oui, que mon corpssoit découpé après ma mort, ça m'indiffère.

Ou me rend fière si ça sauve desvies, puisque la médecine et la technologie le permettent.

 

 

 

 

 

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