J’écris depuis que j’ai 12 ans.
Je me souviens de la première fois où les mots ont pris
possession de moi et m’ont poussée à prendre un stylo, un papier et jeter des
mots qui avaient besoin de sortir de moi.
J’ai écris des poèmes sans rimes.
J’ai écris des comtes, des petites nouvelles.
Je n’ai jamais su tenir un journal mais j’ai toujours su
trouver les mots pour exprimer des émotions, inventer des histoires.
J’étais face à la feuille blanche, des mots plein la gorge
et impossible d’écrire.
Ca a duré des mois, des années.
Je n’ai plus écris un mot.
Mais les émotions que j’étais incapable d’exprimer ont
toujours eu besoin de sortir de moi, trouver un chemin pour exister. Pendant quelques
années, j’ai peint.
J’ai mis de la couleur sur des toiles pour pallier aux mots noirs que je n’arrivais plus à
ordonner.
Puis petit à petit, je me suis remise à écrire, abandonnant
sur le chevalet des toiles vierges et de vieux tubes de peintures éventrés.
J’écrivais pour des amis, des petits messages quotidiens,
des anecdotes plus ou moins longues, parlant de mon humeur ou de mes petits
malheurs de rien du tout avec dérision. C’était un mail matinal à ceux que je
ne pouvais rencontrer tous les jours et à même à certains que je voyais, un
bonjour qui donnait le sourire à ces gens que j’aimais.
Puis un jour, l’un d’entre eux m’a dit : tu devrais
tenir un blog.
La peur. Soudain, j’ai eu peur. C’est quoi un blog ? Au
lieu du mail quotidien, ouvrir un blog et raconter plus ?
Je n’étais pas une geek alors l’aventure a été surprenante.
J’ai fait l’erreur du débutant, je n’ai rien caché de mon
identité et faussement cachée derrière mon écran, je me suis dévoilée.
Il n’y avait plus de liste de destinataires à qui j’envoyais
un mail pour dire : « hey, salut les copains ! Ce matin l’humeur
est grise comme le ciel qui nous tombe sur la tête. Mais Miss K sur ma platine
dans ma vieille auto pourrie a réussi à tourner, alors j’ai roulé tambour
battant, chantant à tue tête jusqu’au bureau et l’humeur grise a disparu jusqu’à
ce que la chef passe sa tête par la fenêtre (la porte du bureau en fait) pour
me donner une masse de boulot si grosse que je voudrais déjà rentrer chez moi.
Bon courage à tous et plein de bisous ! Bien à vous, le Sioux »
Je ne choisissais plus mon lecteur et seule face à mon
écran, je me suis sentie comme seule face à un journal intime.
J’ai écris des poèmes, des histoires. J’ai mis à nu mon cœur
ignorant, comme un enfant, que certains pouvait me lire sans me le dire,
ignorant que des inconnus pouvait lire mon blog et me découvrir à mon insu.
Mon seul chagrin (à propos du blog) en ces temps là, était d’apprendre
que mes amis, ceux qui m’étaient chers, ne me lisaient pas parce que les textes
n’arrivaient pas tout cuit dans leur boite mail.
Ouais, tu sais, un blog, c’est compliqué, je ne retiens pas
ton adresse de blog (et pourtant, dieu qu’elle était simple) et patati et patata.
Puis j’ai rencontré des gens qui m’ont parlé de choses qu’ils
ne pouvaient savoir. Puis l’un de ces curieux, l’un de ces observateurs
silencieux m’a expliqué internet. La recherche par nom, mon nom sur mon blog,
mon blog sous leurs yeux et j’ai compris.
J’ai été blessée, j’ai eu peur de chaque mot que j’avais
écris pendant toutes ces années. Et j’ai commencé une bataille : me faire disparaître
d’internet.
J’ai continué mon blog, mais je l’ai fermé à la lecture. Il fallait
être autorisé pour avoir accès au blog.
Là, j’ai reçu des mails de certaines personnes me demandant
comment j’allais : que cela leur manquait de me lire… des personnes avec
qui je ne parlais jamais.
J’étais populaire malgré moi.
J’ai fait du ménage et j’ai continué à écrire.
La popularité de mon blog, je m’en fichais comme de l’an
quarante. Quand une personne nouvelle entrait dans ma vie, si elle le méritait,
le cadeau était l’accès à mon blog.
Un accès limité à mes écris, à ma façon d’écrire qui avait
reçu tellement d’éloges.
Puis j’ai rencontré Doudou. Lui aussi il a aimé me lire.
Il a découvert un peu plus de moi en se promenant dans ce
blog que j’ai tenu pendant 4 ans.
Puis il m’a incité à en ouvrir un autre, un blog public. Il ne
tenait qu’à moi, maintenant que je connaissais les dangers d’internet, de
savoir rester discrète et de ne dévoiler mon identité réelle à personne.
Une fille qu’il avait poussé à écrire était sur une
plateforme de blog, une communauté qu’on appelle « hellocoton ».
J’ai pris mon temps, puis je me suis lancée, la peur au
ventre. J’avais à nouveau du mal à écrire et j’avais peur de ne plus être à la
hauteur de ce que j’avais écris.
J’ai fait ce que je n’avais jamais fait avant : j’ai lu
d’autres blogs. Oui, avant j’écrivais pour ceux qui avaient envie de me lire et
je ne lisais aucun blog. La seule chose que j’ai toujours aimé lire, ce sont
les livres.
Tenir un blog, c’était un entrainement à l’écriture, ne pas
perdre la main pour oser un jour me lancer dans l’écriture d’un roman.
Tenir un blog c’est devenu autre chose.
Je crois que je hais Hellocoton.
Cette plateforme qui donne l’impression que votre blog n’existe
que si vous obtenez des « unes » et que vous avez des milliers « d’amies ».
Notez au passage, qu’une personne qui décide de suivre votre page hellocoton
est votre amie mais que vous n’êtes pas obligé de l’ajouter à votre liste d’amie
si vous ne souhaitez pas la suivre. Notez aussi que vous pouvez masquer l’actualité
des amis auxquels vous vous abonnez.
J’ai rencontré « virtuellement » des bloggeuses
que je trouve géniales. Chacune à leur
manière.
J’aime Sandra pour la beauté de ses écrits et son
imagination et je suis sincèrement touchée par le chagrin qui la touche ces
derniers jours. J’aime Marcelle parce qu’elle est drôle dans ses écrits, légère
et qu’avec des écrits plus personnels, elle m’a touchée aussi. Et puis aussi,
elle écrit bien. C’est important d’avoir un style qui me plait pour me donner
envie de lire. J’aime MGR pour la beauté de ses photos et ces petits poèmes. Mais
parfois elle publie trop et je ne peux plus tout lire car le temps me manque. Il
y en a des tas d’autres comme ça et je sais que si je ne passais pas par
Hellocoton, j’aurai du mal à les suivre…Je suis une lectrice infidèle et dès
que je ne suis plus devant l’ordinateur du bureau, je ne suis plus sur
internet.
Je ne suis pas une geek… rien à faire.
Et puis il y a le travers d’hellocoton, HC pour les intimes :
les chiffres. Combiens d’abonnées, combien de j’aime pour chaque article,
combien de lectrice aujourd’hui sur mon blog ?
Et je deviens accroc à cet horrible chose ; les
statistiques.
Je dépends de lectrices anonymes. Les non virtuels que j’aime
n’ont pas forcément l’adresse de mon blog et aucun ne commente mes articles ni
ne m’écris pour me dire, ouah, tu t’es lâchée aujourd’hui ou pour me dire qu’ils
ont aimé mon dernier article. Sauf Doudou.
Je déteste HC pour le monde nouveau dans lequel il m’a
plongé et qui ne me ressemble pas : la compétitivité : être le plus
beau, le meilleur, le plus coté ou n’être rien.
En me regardant au travers de HC, j’ai l’impression que
toutes ces éloges sur mon écriture parle au passé et qu’il est vain de
continuer à écrire : ce que je fais ne plait plus à personne. Mes fans
sont mes sœur et mon ami et je devrais peut être me retirer de ce cercle qui me
blesse plus qu’il ne m’apporte.
Je viens de commencer un mini roman que je libère page après
page, laissant découvrir l’intrigue à travers le regard de chaque personnage
qui parle.
Je cherche une catégorie pour affecter mon article sur HC. Il
n’y en a pas. Ecrire des nouvelles, des histoires, n’est pas ce qui intéresse
les bloggeuses HC, les lectrices HC. Et pourtant, en ouvrant ce nouveau blog,
mon seul dessein était celui là : écrire pour enfin mettre des mots sur
toutes les histoires qui se racontent dans ma tête et ne plus parler de moi, de
mes chagrins de mes aventures. De toute façon, qu’ai je d’intéressant à
raconter maintenant que je suis sortie de mes 5 ans de célibat, que mon chat
est en bonne santé, que j’ai du travail et pas d’enfant ?
Je ne suis pas une bloggeuse mode, une bloggeuse humeur ou une
bloggeuse voyage. Je ne publie pas sur ce que je fabrique par moi même et la
lumière de mes photos laisse toujours à désirer.
Je ne me sens pas à ma place sur HC. Et j’avais promis de ne
jamais écrire sur HC.
Mais je crois que j’avais besoin de mettre des mots
sur ces maux. Et je crois qu’il me faut prendre une décision qui me fera
prendre de la distance et m’aidera peut être à continuer à écrire :
quitter HC ou ne plus me connecter au site. Des deux maux, quel est le pire ?
Docteur, avez vous une thérapie pour me défaire de cette crétine dépendance de
chiffre qui éloigne la mauvaise élève que je suis du seul devoir qui est le
mien : écrire
Chère Sioux,
ReplyDeleteQuand tu sens que quelque chose ou quelqu'un t'est néfaste, te dérange, te fait du mal, défais-t'en. Pour de bon. Rien ne sert de garder un contact même mince, même inoffensif, tant que tu as du ressentiment ou de la peine. Tu seras tentée d'y aller, de t'y replonger. Pas pour te faire du mal, mais pas une curiosité malsaine qui te fera encore plus souffrir. Alors tourne la page. Et ce, tant que la blessure, quelle qu'elle soit, ne s'est pas refermée. Sinon, crois-moi, elle ne se refermera jamais.
De bien grands mots, je sais, mais applicables à tout. Une situation, une personne, un boulot...
Tu aimes écrire, pas besoin de nous le dire, on le lit, on le ressent entre les lignes. Alors concentre-toi sur ça et fais-toi plaisir. Pense à toi. Les stats, les autres, la compèt, on s'en fout. Nous, lecteurs, ce qui nous intéresse, c'est de te lire. Alors, pour nous et pour toi, quitte HC.
Le seul remède que je connaisse c'est le temps ! Au bout d'un moment on se fiche des stats, on écrit juste pour partager et pour se faire plaisir. HC est utile quand on veut se tenir au courant de l'actu de ses potes, mais pas tellement pour marquer des points.
ReplyDeletesi tu ne t'y plais n'y reste pas ! je vois pas quoi dire d'autre se forcer sert à rien
ReplyDeleteil vous faut juste prendre du recul. Oublier les chiffres, se focaliser sur les mots. Ecrire pour soi. Puis pour les autres (qui sont partout et non pas seulement sur Hellocoton)
ReplyDeleteTu peux quitter HC, et suivre les blogeuses que tu aimes sans passer par là.
Tu peux aussi rester, et ne plus penser en termes d'"abonnées" mais en "rencontres", ne plus penser "compétivité" mais "passion", car c'est bien ce qui nous réunis et nous pousse à la confidence...
En tout cas je te soutien dans l'idée de ton bouquin. Beau projet !
Lolipop's merci pour tes mots qui me touchent
ReplyDeleteDark Gally, je ne suis pas certaine d'avoir le temps et je me demande si je ne vais pas suivre le conseil de Lolipop's
Miss Bavarde... bah, wee'll see!
YohnnA merci beaucoup pour ton message et ton soutien.
Merci à vous les filles de répondre si vite et de me motiver.
Par contre, aujourd'hui, trop de retard dans mon boulot, je n'aurai pas le temps de revenir ici pour publier une page de plus du journal de tueurs, mais je tacherai de compenser ce week end.
Merci et puis, Bisous!
de ma propre experience blogueste ;) mieux vaut avoir envie d'écrire pour soi et aussi bien sur pour les autres mais ne pas dépendre des autres ..quoi que sans lecteurs on est pas grand chose sauf si on aime le monologue ...mais éviter les statistiques, j'ai perdu mon compteur de visites mais qq part cela m'a libéré aussi !!
ReplyDeletetoujours être fixée sur qui est venu ..devient du narcissisme je trouve ..
on écrit pour soi, pour le plaisir de partager ce qu'on a envie d'écrire, et le plus top des tops est quand on a des lecteurs fidèles :)
et c'est pas si évident que ça ..ici ou ailleurs ..les gens viennent ..et repartent aussi rapidement :}..
quant à l'erreur 'de debutant(e)' de publier sans se protéger aie car meme si tu effaces ..tout reste dans la base de donnée et de google ..
du moment que tu ne mets pas ton adresse et ton nom de famille ...ce qui peut etre très genant pour un (futur) employeur ..qui fait toujours 'sa petite enquete' internet sur la personne qu'il embauche ou embauchée ..
bonne continuation, je découvre ton blog, il me plait bien, il est frais ;)
ah oui quand on bosse de toute façon on est moins sur le net parce que fatiguée après une bonne journée de boulot ..
Merci pour tes observations et tes commentaires. J'ai fait un saut rapide sur ton blog et j'ai vu ton hommage à Edlinger... serais tu grimpeuse?
DeletePour l'anonymat, il a fallut du temps, et des demandes, mais j'ai bien réussi à faire disparaitre l'ensemble de mes informations personnelles.
Les erreurs, on apprend avec.
Et merci pour le compliment, il motive pour continuer à écrire.
Pour HC, je n'y vais plus que pour répondre à d'éventuels commentaires ou retrouver le blog de personnes que j'aime lire mais dont je ne retiens pas le nom du blog pour ma recherche google.
A bientôt ici ou chez toi (ton blog, j'entends ;)